La visite de la Ville Sainte de Médine
Celui qui voudrait visiter la ville de Médine, doit se rendre à la Mosquée du Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama) pour y faire la prière (deux prosternations ou même plusieurs). Il doit profiter de l'opportunité pour y multiplier les prières, la lecture du Coran, assister aux cours de sciences qui y sont organisés. S'il lui est possible d'y faire l'I'tikaf, il doit profiter de l'occasion. Il peut aussi, saluer le Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama) et ses deux compagnons enterrés auprès de lui. Quant aux prescriptions recommandées au visiteur, dans la mesure où il séjournera un minimum de temps, c'est de ne pas rater l'occasion de prier dans la Mosquée du Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama), ce qui est un bien immense. Le Messager de Dieu (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama) a souligné à cet effet : « Une prière dans ma mosquée, vaut mieux que mille prières dans toute autre, à l'exception de la Mosquée Sacrée. » La récompense y est donc multipliée.
Cependant, la rumeur alléguant que le visiteur doit y séjourner huit jours afin d’avoir l'opportunité d'y accomplir quarante prières rituelles, celle-ci est sujette à discussion. Il est vrai qu'il existe un Propos Prophétique venant le souligner en ces termes : « Celui qui y effectue quarante prières, il lui sera décrété l'immunité contre l'Enfer et contre l'hypocrisie. » Au demeurant, ce Hadith n'est pas considéré authentique chez les experts en la matière. On ne peut donc s'en servir comme argument. Il faut savoir qu'il est rapporté par un individu non réputé dans le domaine du Hadith.
Par ailleurs, le savant qui a jugé de sa fiabilité n'est pas une référence dans l'éventualité où il serait le seul à le soutenir. Bref, le Hadith est faible ; on ne peut en aucun cas s'appuyer sur ce genmre de rumeurs pour fonder une Loi. La visite à Médine n'a donc pas de durée déterminée. On peut très bien y passer une heure comme on peut y rester un jour ou deux, ou plus encore. Par ailleurs, il est recommandé pour le pèlerin de visiter le cimetière du Baqi' dans le but de prononcer des prières en faveur de ses occupants, et de leur implorer la grâce de Dieu et Son pardon. Il est recommandé de visiter aussi les martyrs de Ouhoud en se vouant à la même cérémonie. Il est recommandé également de se purifier de la meilleure façon dans son lieu de séjour, pour se rendre ensuite à la Mosquée de Qouba et faire deux prosternations conformément à la pratique du Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama).
Or, il est strictement interdit de faire le Tawaf autour de la tombe du Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama). Si quelqu'un venait à le faire par dévotion envers le Prophète, il aura commit de l'association. Il faut savoir que le Tawaf est un acte d'adoration qu'il faut consacrer exclusivement à Dieu autour de la Ka'ba. Par conséquent, en le faisant autour de la tombe de Son Messager (Salla Allahou Alaihi Wa Sallama), ou de quiconque par dévotion, l’individu devient un vulgaire païen en associant à Dieu dans le culte, bien qu'il s'imagine le faire par obéissance à Dieu. S'il le faisait, à l'attention du Seigneur, par dévotion envers Lui, le cas échéant, son acte relève de l'innovation défendue. Dans ce registre, il est inconcevable que l'on puisse s'adonner à ce genre de pratiques dans d'autres endroits à travers le monde à l'exemple du prétendu tombeau d’el Housseïne, ou celui d’el Badawi en Egypte, d'Ibn 'Arabi dans la région du Shem, du Doyen 'Abd el Kader el Jilani et de Moussa el Kathem en Iraq, etc.
Il est primordial de faire la différence entre visiter un défunt et devoir adorer Dieu exclusivement. Le culte appartient à Dieu uniquement tandis que la visite d'une tombe n'a qu'une portée moralisatrice, elle aide à méditer sur l'autre monde ou à se désintéresser de ce bas monde. Il faut consacrer ces instants à invoquer en la faveur des morts, la miséricorde divine. Quant au fait de les adorer en dehors de Dieu , de les implorer, leur demander secours, ou de faire toute chose de ce genre, se rapportant au domaine de l'association prohibée, ces pratiques sont strictement interdites.
Fatawas de cheikh Ibn Bâz
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